Baten Kaitos
Bien entendu, j’ai conscience du caractère un poil âgé du titre. Mais il me semblait plus opportun d’établir une critique sur le jeu une foi arrivé à la fin. Dispensons nous d’un suspens inutile, Baten Kaitos est un grand jeu. Il mêle audace, ingéniosité, et onirisme avec brio , et laissera en moi un souvenir impérissable, à tout jamais…Le GameCube est une console audacieuse. Elle compte parmi sa ludothèque quelque peu restreinte des joyaux, valeurs sûres pour l’univers vidéoludique, qui promettent des moments forts, imprégnés de magie. L’année 2005 fut l’année de tous les espoirs. Tout d’abord Resident Evil 4, Tales of Symphonia, et ensuite Baten Kaitos. Nous nous intéresserons bien entendu au cas Baten Kaitos.
Le jeu débute par une cinématique, la seule du jeu d’ailleurs, nous comptant l’histoire du dieu malveillant Malpercio, qui, après une guerre cinglante entre les habitants de l’océan et les dieux, fut anéanti, et scellé dans les airs, sur cinq majestueuses îles, dans cinq Magnus, dits Magnus ultimes.
Cette introduction est d’ailleurs assez atypique puisqu’elle est en fait un montage de différents moments forts du jeu. Rassurez-vous, elle ne spoile pas le moins du monde, mais aura au moins le mérite de vous faire réfléchir lorsque vous la regarderez une seconde fois, une fois le jeu fini…
Baten Kaitos est un jeu très atypique, très original. Vous incarnez non pas le personnage principal, mais un ange gardien, que vous nommerez à votre guise, et dont vous choisirez le sexe. Celui-ci conseillera Kalas, le héros, et ce dernier se remettra souvent à ses conseils lors des cas les plus graves. Différents choix de réponse vous seront donc proposés. Cette interactivité n’ayant que très peu d’influence sur le jeu, si ce n’est les dialogues.
Pour ce qui est du casting, vous incarnez donc Kalas, qui, après la mort de son grand père et de son frère par Giacamo, soldat surpuissant de l’empire, est parti vivre à Mira, l’île de l’illusion. C’est à ce moment que l’ange gardien s’est lié à Kalas. Kalas est-il mort au sens spirituel du terme lors du décès de ses derniers parents ? Sagit-il d’une coquille vide qui ne trouvera de repos qu’à la mort de l’assassin de son frère et grand père ? Le scénario vous donnera quelques éléments de réponse, mais vous laissera sans aucun doute dans une frustration excitante, propice aux réflexions et spéculations.
Très vite, dans l’aventure, vous ferrez la rencontre de Xelha, une mystérieuse magicienne, ayant dérobé à l’empire un pendentif précieux. Xelha pêche par son design douteux et sa personnalité peu affirmée.
Plus tard encore, se joindra à vous Gibari, un pêcheur, dont le design fera penser à certains (même un peu trop) à Wakka de Final Fantasy X. Enfin, après de longues heures de jeu, les personnages de Lyude, Savyna et du Grand Myzuti rejoindront votre équipe. Par souci de secret, nous tairons leurs intentions.
Le scénario de Baten Kaitos est à première vue des plus classiques, et en rebutera malheureusement plus d’un, qui abandonneront avant même d’avoir goûté à la substantifique moelle du titre. Comme indiqué précédemment, pour seuls vestiges du dieu Malpercio, il reste cinq Magnus ultimes enfouis aux quatre (cinq ?) coins de la planète. Et manifestement, l’empire dirigé par Geldoblame souhaite s’en emparer et réveiller Malpercio. Vous devrez donc partir à la recherche des cinq magnus ultimes et vous en emparer avant l’empire, et éviter le pire. Cette quête archi classique vous prendra grosso modo tout le premier CD. Mais les enfants, cette quête n’est que le prologue à une aventure formidable et tourmentée. La suite est un conte onirique, servi par des graphismes on ne peut plus merveilleux. Il sagit là de la plus belle 2D jamais créée, au bas mot ! Entre les oiseaux qui volent, les nuages qui bougent, les villes de bonbon, la neige, le sable, la boue, le ciel, les couleurs épatantes, TOUT est réuni pour vous en mettre plein les mirettes. Baten Kaitos est un voyage pictural au sens large du terme. Chaque ville regorge de merveilles, et c’est un véritable enchantement que d’évoluer au sein d’eux.
Les personnages eux sont en 3D, et sont assez bien modélisés.
Mais venons au point le plus important, le plus abouti, et le plus original du titre, son système de combat. Dans Baten Kaitos, l’essence de chaque arme, de chaque bouclier, de chaque objet curatif, est conservée au sein d’une carte, d’un Magnus. Et vous vous battez à l’aide de ces Magnus. Pour les magiciens, vous disposerez de Magnus magiques (Ténèbre, vent, feu, eau, lumière…) et pour les autres d’armes plus ou moins conventionnelles (de la traditionnelle épée, jusqu’au poing de combat, pagaie…) pour ce qui est des attaques, et pour votre défense de boucliers, de chapeaux, d’armures… Chaque personnage dispose d’une classe qui lui permet de lancer plus ou moins de Magnus au sein d’une même attaque ( à vous de trouver les Magnus permettant de changer de classe). Pour vous défendre, vous devrez user de rapidité et d’ingéniosité. Autant vous dire qu’il est INDISPENSABLE de bien gérer votre deck de cartes, car vous risqueriez de vite mourir. De même que les ennemis ou boss disposent de faiblesses élémentaires, et qu’il est dans votre intérêt de là aussi adapter votre deck en fonction de l’environnement. En haut de chaque carte se trouve un chiffre. Le but est simple. Organiser des chaînes de numéro et augmenter les effets de vos attaques. Par exemple, 1,2,3,4,5 , ou encore 2,4,6,8 ou mieux encore, 6,6,6,6,6, et encore même 2,5,2,5. Vous devrez donc agir vite, et intelligemment.
Le hic, c’est qu’au début de chaque combat, votre deck est mélangé, et les cartes vous sont donné au hasard. Ainsi, Baten Kaitos c’est en quelque sorte 65 % de stratégie, et 35 % de chance.
Inutile de vous expliquer les effets dévastateurs des combos ou les effets de lumière saisissants vers la fin du jeu !
Ce système demandera donc de la dextérité, et un peu de patience pour en saisir toutes les subtilités, surtout que vers la fin, de nouveaux chiffres apparaissent sur vos cartes aléatoirement, mais c’est une autre histoire…
Le système de Magnus est poussé jusqu’à son paroxysme. Prenons l’exemple d’une banane. Elle a pour effet de régénérer vos personnages au cours d’un combat. Mais les Magnus mûrissent, et finissent par vieillir! Ainsi votre banane, au bout d’un certain temps n’aura plus d’effet curatif, et vous servira d’attaque ! D’où l’utilité de mettre à jour régulièrement votre deck sous peine de mauvaise surprise. Enfin, autre exemple des subtilités de ce système, vous remarquerez au cours de votre périple que certaines cartes sont utilisables en attaque mais n’ont aucun effet. En fait, en utilisant certaines cartes l’une après l’autre, vous déclencherez de nouveaux Magnus qui eux, vous assureront soit un effet dévastateur, ou une puissance curative inégalable.
Dans Baten Kaitos, pour monter de niveau, il n’est pas seulement nécessaire de se battre. Il faut en effet prier à l’église, pour monter de niveau. C’est un point de détail, mais qui, parmi tant d’autres fait toute la différence.
De même que la carte du monde est elle aussi atypique. Il s agit d’une prévisualisation du continent sur lequel vous pouvez vous balader. Mais le chemin est tout tracé et aucun combat ne vous y attend ! Ces continents sont d’ailleurs de véritables œuvres artistiques , et l’on s’étonne parfois de poser le pad pour admirer et saisir toutes les subtilités de ce cadre enchanteur.
Sakuraba est la tête pensante de la formidable OST de Baten Kaitos, une tuerie aboslue qui oscille entre thèmes dance, et plus tragiques. Notez qu’il vous est possible d’écouter toutes les track du jeu dans le menu, mais le mieux étant de vous procurer l’OST.
A l’instar d’un Chocobo, ou d’un moogle, Baten Kaitos propose aussi sa créature fétiche. Il sagit d'orquerons, l'une d'elles, Meemaï vous suivra tout au long de l’aventure. Squeack !!
Vous l’aurez compris, je porte une affection toute particulière à Baten Kaitos, qui restera pour moi, l’un des meilleurs RPGs au monde. En attendant , je brûle d’impatience devant le feu Baten Kaitos 2 !!!
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